LO DZOÀ DE LA MOURA
La mourre, est un jeu très ancien, il vient de l’italien morra et chez nous il est encore pratiqué par un nombre considérable de joueurs. On joue au nombre de quatre joueurs ; Une partie, normalement, est de 12 ou 16 points. Les perdant ont la possibilité de faire une seconde manche qui s’appelle « la repeille » et s’ils ont la chance de la gagner ils vont à la « per » (il n’y a pas de gagnants). En cas d’égalité, on peut faire une troisième manche de 21 points, appelée « la bouna ou bella » pour départager les adversaires.
On peut jouer aussi à six personnes ; dans ce cas deux joueurs assistent à la première manche et s’appellent les « relèva perden » c. à d. : qu’ils prendront la place des deux perdant. (Pendant la partie c’est eux qui contrôlent et signent les points pour éviter que quelqu’un cherche à «triché» même si, comme arrive souvent, tenteront de tricher quand même).
Ce n’est pas pour rien qu’on appelle aussi ce jeu :- «lo dzoà di rusaillon». La troisième manche est jouée par les quatre perdants. Résulteront gagnant ceux qui ont gagné deux manches sur trois.
Les valeurs possibles par chaque main vont de un à cinq. La main fermée équivaut à un point. Les paroles plus courantes du jeu se sont : Un pe un ; Dou petsou ; Trèi dèi, triacca ; Dou pe dou qui veut dire 4, ou bien ; Quatro dèi, quatro petsou ; Cinque ; Chouë ou bien tsisse, tsisse a la moura ; Sat ; Vouèt ; Nou ; Totta man, moura qui veut dire 10 ou simplement man ou encore totta.
Parfois, quand un joueur trisse, il mange habilement les paroles et si l’on n’est pas attentif on sent seulement la finale des mots comme par exemple : hhtro pour 4 ; hhque pour 5 ; hhce pour 6 ; hhte pour 7 ou bien 8 ; satro qui peut dire soit 7 ou bien 4 à selon si l’on prononce plus fort les premières syllabes ou les dernières.
Parfois on prononce seulement…un hheuu très long qui peut signifier 6 7 8. Les plus habiles retardent même un instant très court, mais suffisant, pour pouvoir voir les doigts de l’adversaire et de conséquence jouer les siens et faire le point. Parfois les plus rusés lèvent même pas la main de table pour pouvoir mieux tricher avec le mouvement des doigts soit en les ouvrent un peu plus ou un peu moins. Toutes ces tricheries se passent évidemment très rapidement.
Quelque fois le joueur habile joue à l’avance en faisant voir les doigts et lorsque l’adversaire joue à son tour il change très rapidement ses doigts. Ce comportement naturellement n’est pas admis dans les vraies compétitions où les règles du jeu sont beaucoup plus sévères.